jean d ormesson le train de la vie
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos
ترجمة'Le train de ma vie' للفنان Jean d'Ormesson من الفرنسية إلىالفتنامية Deutsch English Español Français Hungarian Italiano Nederlands Polski Português (Brasil) Română Svenska Türkçe Ελληνικά Български Русский Српски العربية فارسی 日本語 한국어
Letrain de la vie – Jean d’Ormesson Un poème magnifique de Jean d'Ormesson, qui donne du sens à la vie, aux rencontres, au pardonUne invitation à vivre
Discoursde réception de Jean d'Ormesson, le 6 juin 1974. Discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de la plaque apposée sur la demeure d'Henry de Montherlant, le 21 avril 1975. Réponse au discours de réception de Marguerite Yourcenar, le 22 janvier 1981. Réponse au discours de réception de Michel Mohrt, le 27 février 1986
Letrain de la vie. Auteur de l’article Par Raphaël Devillers; Date de l’article 18 août 2020; Imprimer. par JEAN D’ORMESSON « À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage Au fur
nonton the witcher season 1 sub indo. Click here to load readerTRANSCRIPTLe train de la vieIl y a quelque temps, j'ai lu un livre o la vie tait compare un voyage dans un lecture trs vie est comme un voyage dans un train on monte et on descend , il y a des accidents, certains arrts il y a des surprises et d'autres il y a une profonde tristesse. Wenn wir geboren werden und in den Zug einsteigen, treffen wir Menschen, von denen wir gauben, dass sie uns whrend unserer ganzen Reise begleiten werden unsere Eltern. Quand on nat et qu'on monte dans le train, nous rencontrons des personnes et nous croyons qu'elles resteront avec nous pendant toute le voyage ce sont nos parents ! Malheureusement la vrit est toute autre. Eux ils descendent dans une gare et ils nous laissent sans leur amour et leur affection, sans leur amiti et leur tous cas, il y a d'autres personnes qui montent dans le train et qui seront pour nous trs sont nos frres et nos soeurs, nos amis et toutes les personnes merveilleuses que nous considrent le voyage comme un petite ne trouvent que de la tristesse pendant leur voyage. Il y a d'autres personnes toujours prsentes et toujours prtes aider ceux qui en ont besoin. Certains, quand ils descendent, laissent une nostalgie pour toujours. D'autres montent et descendent tout de suite et nous avons tout juste le temps de les croiserNous sommes surpris que certains passagers que nous aimons, s'assoient dans un autre wagon et que pendant ce temps nous laissent voyager personne peut nous empcher de les chercher partout dans le malheureusement nous ne pouvons pas nous asseoir ct d'eux car la place est dj n'est pas gravele voyage est comme a plein de dfis, de rves, d'espoirs, d' sans retour. Essayons de faire le voyage de la meilleure faon de comprendre nos voisins de voyage et cherchons le meilleur en chacun d'entre qu' chaque moment du voyage un de nos compagnons peut vaciller et peut avoir besoin de notre aussi pouvons vaciller et il y aura toujours quelqu'un pour nous grand mystre du voyage est que nous ne savons pas quand on descendra du train pour toujours. Nous ne savons pas non plus quand nos compagnons de voyage feront la mme chose. Mme pas celui qui est assis juste cte de je pense que je serai triste de quitter le suis sr!La sparation davec tous les amis que j'ai rencontrs dans le train sera douloureuse. Laisser mes proches seuls sera trs triste. Mais je suis sr qu'un jour ou l'autre j'arriverai la gare centrale et je les reverrai tous arriver avec un bagage qu'ils n'avaient pas quand il sont monts dans le contre, je serai heureux d'avoir contribu a augmenter et enrichir leur bagage. Nous tous mes amis, faisons tout le possible pour faire un bon voyage et essayons de laisser un bon souvenir de nous au moment o nous descendrons du train. A ceux qui font partie de mon train, je souhaite unBONVOYAGE!Dautres sur site des meilleurs diaporamas humoristiques[Attention le passage du pointeur de souris dans ce cadre dclenche un lien vers le site]
Menu Je ne regrette ni d'être venu ni de devoir repartir vers quelque chose d'inconnu dont personne, grâce à Dieu, n'a jamais pu rien savoir. J'ai trouvé la vie très belle et assez longue à mon goût. J'ai eu de la chance. Merci. J'ai commis des fautes et des erreurs. Pardon. Pensez à moi de temps en temps. Saluez le monde pour moi quand je ne serai plus là. C'est une drôle de machine à faire verser des larmes de sang et à rendre fou de bonheur. Je me retourne encore une fois sur ce temps perdu et gagné et je me dis, je me trompe peut-être, qu'il m'a donné - comme ça, pour rien, avec beaucoup de grâce et de bonne volonté - ce qu'il y a eu de meilleur de toute éternité la vie d'un homme parmi les Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 25/08/2014J'écrirais volontiers un éloge de la paresse et de l'ennui. La paresse, rien de plus clair, est la mère des chefs-d'oeuvre. Très loin de l'abrutissement qui naît des grands postes et des hautes fonctions, l'ennui est cet état béni où l'esprit désoccupé aspire à faire sortir du néant quelque chose d'informe et déjà d'idéal qui n'existe pas encore. L'ennui est la marque en creux du talent, le tâtonnement du génie. Dieu s'ennuyait avant de créer le monde. Newton était couché dans l'herbe et bayait aux corneilles quand il a vu tomber de l'arbre sous lequel il s'ennuyait la pomme de la gravitation universelle. Les petits esprits s'énervent au milieu de foules de choses, la plupart du temps inutiles. Les grands esprits ne font rien et s'ennuient comme Descartes enfermé seul dans un poêle en Allemagne » avant de découvrir des cieux. Chateaubriand bâillait sa vie avant d'écrire Atala, et René, et les mémoires d' Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 24/08/2014Les voyages ont longtemps constitué une aventure solitaire, malcommode et délicieuse. Avec le progrès foudroyant des transports, ils sont devenus une corvée collective et confortable. Ils tendent à se rapprocher de la définition de Céline Un petit vertige pour couillons. » Au point que le meilleur du voyage est désormais, d'un côté, dans le projet et, de l'autre, dans le souvenir. Entre les deux, une routine de masse. Et une nouvelle servitude volontaire. Peut-être faudra-t-il finir, selon le voeu de Baudelaire, par nous contenter du projet, sans plus chercher jamais à le réaliser? Depuis toujours, le projet est aussi beau - et parfois plus beau encore - que la réalité. C'est vrai pour l'amour, c'est souvent vrai, hélas! pour la littérature. Et c'est vrai pour les Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 24/08/2014Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage à la va-comme-je-te-pousse de particules périssables, nous n'avons pas la moindre chance d'espérer quoique ce soit après la mort inéluctable. Si Dieu, en revanche, et ce que nous appelons - à tort - son esprit et sa volonté sont à l'origine de l'univers, tout est possible. Même l'invraisemblable. D'un côté, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystère. Beaucoup, tout au long de l'histoire, et surtout de notre temps, ont choisi l'absurde. Avec ses conséquences. Il y a de la grandeur dans ce choix. Du désespoir. De l'orgueil. De la grandeur. Peut-être par tempérament, parce que j'ai aimé le bonheur, parce que je déteste le désespoir, j'ai choisi le Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 19/08/2014 Dieu, nous dit Paul Valery, a fait le monde de rien. Le rien perce. » Le rien perce tout au long de nos vies misérables et brillantes. Et, à la fin, après avoir joué avec nous comme le chat avec la souris, il se jette sur nous et il nous dévore. L'histoire est une parenthèse au coeur de l'éternité. Les hommes sont une parenthèse au coeur de l'histoire. Chacun de nous est une parenthèse au coeur de la foule des hommes. Tout cela fait un cortège d'exceptions qui courent vers le désastre, un feu de paille qui ne pense qu'à s'éteindre. Tu es poussière et tu retourneras en Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 16/08/2014Chacun d'entre nous a eu au moins une chance celle d'être né. Comme toutes les chances, cette chance originelle aussi peut se retourner. Pour des raisons différentes et à peu près innombrables - l'argent, l'humour, la santé, l'orgueil, la vanité, toutes les passions, des plus hautes aux plus basses, tous les froissements de l'esprit et du corps - , il y a des gens malheureux. Beaucoup maudissent le hasard qui les a fait sortir de ce néant où personne ne souffre jamais. Les enfants que je n'ai pas eus, disait Cioran, ne savent pas tout ce qu'ils me doivent. » Et déjà l'Ecclésiaste J'ai préféré l'état des morts à celui des vivants; et j'ai estimé plus heureux celui qui n'est pas né encore et n'a pas vu les maux qui sont sous le soleil. »Par Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 16/08/2014Nous autres les hommes, nous autres les femmes, nous sommes le sommet et le chef-d'oeuvre de la création. Les dinosaures l'ont été aussi, il y a cent millions d'années, son chef-d'oeuvre et son sommet. On les trouve maintenant, avec beaucoup de gaieté, sous la terre, dans les musées, dans des films entre Katharine Hepburn et Cary Grant. En dépit de leur pensée et malgré leur orgueil, je doute un peu que le sort lointain des hommes soit beaucoup plus enchanteur que celui des dinosaures. C'est drôle s'il fallait parier, je parierais plutôt sur Dieu, tombé si bas dans nos sondages, que sur les hommes si contents d' Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 16/08/2014Plusieurs milliards d'années depuis le rien. Quelque chose comme cinq milliards d'années depuis la mise en place, dans un coin reculé du ciel en expansion, du Soleil et de cette Terre où il va se mettre à habiter. Trois milliards et demi d'années, un peu plus, un peu moins, depuis les débuts hasardeux et encore timides de la vie d'où il sort. Et puis la marche triomphale vers la station debout, vers le chant, vers le rire, vers l'amour, vers l'homme et sa pensée, il y a quelques dizaines de milliers d'années à peine, un clin d'oeil, un fétu de paille. De quoi lui tourner la tête et le rendre ivre d'orgueil au lieu de l'accabler, comme il faudrait, d'un sentiment d'humilité parmi tant de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/08/2014Parce que toute chose commence avec le temps meurtrier, la naissance de tout ce qui nous paraît éternel avec son soleil et sa lune, avec ses étoiles, avec ses jours et ses nuits qui se succèdent sans se lasser, avec sa longue histoire, avec ses drames et ses bonheurs, n'est rien d'autre que l'annonce de la mort. Dieu lache le temps sur le monde pour le créer et le détruire. Alpha et Omega. Vishnu et Siva. Le début appelle la fin. La mort est l'autre nom de la Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/08/2014Les hommes se sont souvent interrogés sur le néant. Celui d'après la mort, d'abord; celui d'avant le monde, ensuite. Est-ce le même? Qui le sait? Et surtout, dans un cas comme dans l'autre est-ce vraiment un néant? N'y a-t-il vraiment rien dans ce que nous appelons le néant? Il n'est pas exclu qu'il y ait quelque chose. Il est certain que rien n'est Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/08/2014Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l'évidence elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine elle fait plus de mal à ceux qui l'éprouvent qu'à ceux qui en sont l'objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 18/10/2013Il y a quelque chose de pire que de mourir c'est de ne pas mourir. J'ai tant aimé la vie que j'accepte la mort comme son accomplissement. Le charme de la vie, sa grâce, son bonheur viennent de sa précarité. Il lui suffirait de durer un peu trop pour devenir lassante et peut-être atroce. Les dieux, pensaient les anciens, en guise sans doute de consolation, aiment ceux qui meurent jeunes. Si un génie, bienveillant ou malin, me proposait de prolonger ou de recommencer mon parcours dans le système implacable de l'espace et du temps, je déclinerais son offre. Nous vivons déjà bien plus longtemps que nos grands-parents. Une fois suffit. La messe est dite et la farce est jouée. Dieu sait si le voyage m'a plu. Je ne le referais pas volontiers. Merci beaucoup. Merci pour le séjour et merci pour le Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 18/10/2013Rien ne nous est plus proche que le temps. Pour chacun d'entre nous, le temps est aussi proche que la vie, aussi proche que le monde, aussi proche que nous-mêmes. Il est au plus intime de ce que je suis et de ce que vous êtes. Nous pouvons, avec de plus en plus de facilité, nous déplacer dans l'espace. Nous sommes rivés au temps et à notre temps. L'espace est la forme de notre puissance. Le temps est la forme de notre impuissance. Nous sommes les maîtres de l'espace. Le temps est notre Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 15/10/2013Nous sommes la proie depuis toujours de deux tentations symétriques et funestes l'angélisme et le désespoir. Au-delà d'un optimisme et d'un pessimisme également sans fondement, la vie a toujours été et sera toujours une souffrance - et elle est un miracle elle est une fête en Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 15/10/2013Beaucoup se plaignent du présent l'avenir est au moins aussi rongé de doutes que le présent. Qu'est-ce qui reste? Pas grand-chose. Malgré la science ou à cause d'elle, malgré le progrès ou à cause de lui, nous sommes guettés par une absence d'espoir. Par trop de choses qui se réduisent à rien. Par un néant surpeuplé. On peut s'y faire. On a du mal. Regardez autour de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 15/10/2013Le monde change, bien sûr, mais un de ses traits ne varie pas tant qu'il y aura des hommes, ils aspireront à autre chose. Autre chose que ce qu'ils ont déjà, autre chose que la vie de chaque jour, autre chose que la vie tout court. Ils ne vivent, chacun le sait et l'éprouve, que de rêves et d'espoir. Ils n'ont pas fini de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/10/2013A mesure que se gonfle, dans l'océan de ce que nous ne savons pas, la sphère de ce que nous savons, le nombre de points de contact entre savoir et ignorance croît proportionnellement. Le savoir avance de plus en plus vite vers une question ultime qui recule plus vite encore. C'est une course éblouissante et perdue d'avance, une guerre toute faite de victoires qui s'achève en défaite et en aveu d'impuissance. Le ver de l'échec est dans le fruit du savoir. La science ne cerne jamais qu'une illusion de réponse. Elle démonte tous les comment? » qui s'emboîtent en abîme. Elle échoue devant le pourquoi? » qui parviendrait seul à mettre fin au Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/10/2013Peut-être Bach et Mozart composaient-ils des cantates et des airs d'opéra pour exprimer leur joie. Peut-être les peintres peignent-ils parce que le monde est beau. Je crois que les écrivains écrivent parce qu'ils éprouvent du chagrin. Je crois qu'il y a des livres parce qu'il y a du mal dans le monde et dans le coeur des hommes. Personne n'écrirait s'il n'y avait pas d'histoire. Et le moteur de l'histoire, c'est le Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 14/10/2013Ma vie a fini par se confondre avec les livres que j'ai écrits. Il y a eu quelques amours qui ont compté plus que tout. Il y a eu, sur terre et sur mer, sur la neige, dans l'imagination et en songe, un tourbillon de plaisirs. Il y a eu les livres. Et puis, rien. Aime et fais ce que tu veux. Ecris des mots c'est Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 12/10/2013Qu'ai-je aimé dans cette vie que j'aurai tant aimée? C'est une question que chacun de nous, à moins de se résigner à passer pour un veau, doit bien finir par se poser. Il y a dans toute existence au moins deux interrogations auxquelles se mêle un peu d'angoisse. L'une au début que faire? » Elle m'a tourmenté jusqu'aux larmes. L'autre à la fin qu'ai-je donc fait? »Par Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 12/10/2013Je crois qu'il faut savoir vivre, et quelquefois mourir, pour des choses - comment dire?... Choisies presque au hasard. Non pas tant parce qu'elles sont vraies - qu'est-ce que la vérité? - mais parce qu'elles vous paraissent, à vous qui ne savez rien, plus belles, plus justes, plus grandes. Non pas tant parce qu'elles sont vraies, mais parce que vous les avez Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 12/10/2013Tout secret est un miracle. Il n'y a pas, écrit Aragon, de vin plus soûl que le secret. Il n'y a pas plus grand'merveille qu'à savoir sans partage. » Peut-être le monde entier n'est-il qu'un grand secret. Et quand il n'y aura plus personne pour se souvenir de nous, tout ce que nous aurons fait et pensé sur cette Terre sera un secret Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 05/10/2013Je traverse le monde, je l'admire, il m'amuse, il me fait pitié. Je ne sais pas où il va. Vers son terme, bien entendu. Beaucoup vous diront vers la raison, vers la justice, vers un peu plus de conscience. Vers l'intelligence? J'en doute un peu. Sûrement pas vers la sagesse. Sûrement pas vers la beauté. Et pourtant vers la science et vers le savoir. Les plus ignares d'aujourd'hui en savent plus sur l'univers que les plus savants d'autrefois. Nous souffrons moins, nous vivons plus, nous partons vers d'autres mondes, nous travaillons à notre bonheur, à notre puissance et à de grandes catastrophes. Et peut-être à notre perte. Il n'y a rien d'impossible au pouvoir de l'esprit. Mais ce qu'il voudra, je l'ignore. Et je crains qu'il n'ignore lui-même ce qu'il est en train de nous préparer. On ne sait le sens de l'histoire que lorsqu'elle est Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 05/10/2013J'ai beaucoup vu mourir. Il y a une définition assez célèbre de la vie C'est l'ensemble des forces qui résistent à la mort. » Ma définition à moi serait plutôt l'inverse la vie, c'est ce qui meurt. La vie et la mort sont unies si étroitement qu'elles n'ont de sens que l'une par l' Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 30/09/2013- Vous aimez les femmes? Dit Vous me plaisez beaucoup, dit Ah! Dit Marie, je veux dire les autres femmes, les femmes en Qu'est-ce que les hommes feraient sans elles? Dit Simon Fussgänger. Et que feraient les femmes sans les hommes? Le monde avance et survit parce qu'il y a des hommes et des femmes et parce qu'ils font des enfants. Il n'y aurait plus de monde s'il n'y avait plus d'enfants. Pour vous, qui n'êtes pas immortels, l'amour remplace l' Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 30/09/2013J'aime beaucoup les soirs, vous savez. J'aime aussi beaucoup les matins. Pour moi qui ne change jamais, rien n'est plus beau que ces instants où, à la différence du grand jour ou de la nuit déjà close, quelque chose enfin, quelque chose déjà, est en train de changer. Comme c'est plaisant, ces matins où la journée s'annonce, où elle est contenue toute entière! Tous les plaisirs du jour sont dans les matinées. Le monde n'est fait que de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 30/09/2013Les rêves des hommes sont pleins de grandeur - et ils sont dérisoires. A commencer par les miens. Les plaisirs nous enchantent - et ils sont l'ombre d'une ombre. Le seul sort du bonheur est de se changer en souvenir. La meilleure attitude à l'égard de ce monde et de son histoire, et d'abord et avant tout des réussites sociales et des grandeurs d'établissement si ardemment poursuivies, est de les tenir à distance. Sortir de la poussière et retourner à la poussière ne mérite en aucun cas un excès de révérence. La vie est un songe et le mieux est d'en rire. Je ne cesse de me moquer de moi-même et des autres. J'ai toujours essayé de m'amuser de la brièveté de la Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 22/09/2013Tout ce qui est né mourra. Tout ce qui est apparu dans le temps disparaîtra dans le temps. Au commencement des choses, il y a un peu moins de quatorze milliards d'années, il n'y avait que l'avenir. A la fin de ce monde et du temps, il n'y aura plus que du passé. Toute l'espérance des hommes se sera changée en souvenir. En souvenir pour qui? Il n'y aura plus que ce rien éternel qui se confond avec tout, dont le monde est sorti, où il retournera, et que nous appelons Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 22/09/2013Je suis un bon garçon. Au-delà même des mots et de leur musique, leur servant de source et de but, quelque chose de très obscur m'attache aux autres hommes. Je préfère qu'on ne les torture pas, qu'on ne les massacre pas, qu'on ne les méprise pas, qu'on ne les détruise pas, qu'on ne les humilie pas d'une façon ou d'une autre. Je crois que la vie - et pas seulement la vie des hommes - doit être respectée. Parce qu'une même espérance nous unit les uns aux autres et nous soutient tous ensemble. C'est cette espérance que les pédants, je crois, appellent la Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 22/09/2013Ceux qui ne croient pas à Dieu font preuve d'une crédulité qui n'a rien à envier à celle qu'ils reprochent aux croyants. Ils croient à une foule de choses aussi peu vraisemblables que ce Dieu qu'ils rejettent tantôt au hasard et à la nécessité, tantôt à l'éternité de l'univers ou à ce mythe qu'ils avalent tout cru d'un temps dont l'origine ne poserait pas de problèmes. A l'homme surtout, à l'homme, sommet et gloire de la création, chef-d'oeuvre d'orgueil et trésor pour toujours, et à l'humanisme. J'ai le regret de l'avouer je ne crois à rien de tout cela. Si je croyais à quelque-chose, ce serait plutôt à Dieu - s'il existe. Existe-t-il? Je n'en sais rien. J'aimerai y croire. Souvent, j'en doute. Je doute de Dieu parce que j'y crois. Je crois à Dieu parce que j'en doute. Je doute en Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 21/09/2013Je ne crois pas à grand-chose. Je me dis souvent, avec une ombre de regret, avec un peu d'inquiétude, que je ne crois presque à rien. Je ne crois ni aux honneurs, ni aux grandeurs d'établissement, ni aux distinctions sociales, ni au sérieux de l'existence, ni aux institutions, ni à l'Etat, ni à l'économie politique, ni à la vertu, ni à la vérité, ni à la justice des hommes, ni à nos fameuses valeurs. Je m'en arrange. Mais je n'y crois pas. Les mots ont remplacé pour moi la patrie et la religion. C'est vrai j'ai beaucoup aimé les mots. Ils sont la forme, la couleur et la musique du monde. Ils m'ont tenu lieu de patrie, ils m'ont tenu lieu de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 21/09/2013Il y a bien quelque chose qui s'appelle le monde. Il disparaîtra tout entier comme nous disparaissons nous-mêmes. Il y a bien quelque chose qui s'appelle l'histoire. Elle a sa logique propre, mais elle n'a pas de sens. Quand les hommes auront disparu comme disparaissent toutes choses, il n'y aura personne pour se souvenir d'eux. Le monde est beau. L'histoire existe. Cette beauté et cette existence sortent du néant pour retourner dans le néant. Il y a un grand rêve qui est le monde. Et dans ce grand rêve, un autre rêve qui est la vie. Et dans ce rêve, encore un rêve qui est notre existence. Et tous ces rêves n'ont pas de sens et ils sont Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 21/09/2013Nous ne savons rien de l'avenir. Sauf une chose nous mourrons tous. Les nombres, les mathématiques, la science sont irréfutables. Notre mort aussi. Elle est une des rares certitudes dont nous puissions nous targuer. De l'Ecclésiaste et de Pyrrhon, le maître du scepticisme, à Montaigne, à Descartes et au désespéré qui va se jeter par la fenêtre parce qu'il ne croit plus à rien, les hommes peuvent tout mettre en doute - sauf leur mort inéluctable. Même les fous, même les sages, même les puissants, même les rois, même le Fils de Dieu puisqu'il s'était fait homme, savent qu'un jour ils mourront. Tous le savent dur comme fer, mais, pour pouvoir continuer à vivre, ils font semblant de l'oublier. Les hommes ont peur de la mort et ils ensevelissent sa pensée comme ils ensevelissent leurs semblables. On n'entend dans les funérailles, écrit Bossuet avec une espèce de sauvagerie, que des paroles d'étonnement de ce que ce mortel est mort. »Par Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 20/09/2013Je ne sais pas si Dieu existe mais, depuis toujours, je l'espère avec force. Parce qu'il faudrait qu'existe tout de même ailleurs quelque chose qui ressemble d'un peu plus près que chez nous à une justice et à une vérité que nous ne cessons de rechercher, que nous devons poursuivre et que nous n'atteindrons jamais. De temps en temps, je l'avoue, le doute l'emporte sur l'espérance. Et, de temps en temps, l'espérance l'emporte sur le doute. Ce cruel état d'incertitude, cette fluctuatio animi » pour parler comme Spinoza, ne durera pas toujours. Grâce à Dieu, je Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 20/09/2013Le big bang et le mur de Planck marquent les limites entre le domaine des phénomènes et de l'expérimentation qui nous est familier et un no man's land inconnu dont nous ne pouvons rien savoir et qui n'existe peut-être même pas. Nos sens n'y ont pas accès. Nos lois n'y fonctionnent plus. Si bien adaptée au monde autour de nous, l'intelligence humaine ne peut pas le concevoir. C'est le règne de la fiction, du roman non écrit, de la poésie sans paroles. C'est le royaume de l'espérance. C'est le royaume de la foi. Chacun peut y mettre ce qu'il veut. Et même le refuser et n'y voir qu'une illusion, une mystification, une imposture. C'est cette nuit obscure que les hommes appellent Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 20/09/2013Le présent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse, qui nous enveloppe de partout. Il n'a ni apparence ni existence, et nous n'en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n'a vécu ailleurs que dans le présent, aucun esprit, jamais, n'a rien pensé qu'au présent. C'est dans le présent que nous nous souvenons du passé, c'est dans le présent que nous nous projetons dans l'avenir. Le présent change tout le temps et il ne cesse jamais d'être là. Et nous en sommes prisonniers. Passagère et précaire, affreusement temporaire, coincée entre un avenir qui l'envahit et un passé qui la ronge, notre vie ne cesse jamais de se dérouler dans un présent éternel - ou quasi éternel - toujours en train de s'évanouir et toujours en train de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 17/09/2013Jamais rêve de gloire ou d'amour n'a occupé les esprits avec tant de force et de constance que la folie de Dieu. Sous les noms les plus divers, sous les formes les plus invraisemblables, il y a quelque chose qui court de génération en génération c'est moi. Que feraient les hommes s'il ne me cherchaient pas? Ils me cherchent - et ils ne me trouvent pas. S'ils me trouvaient, ils ne penseraient plus à moi. Parce qu'ils me cherchent sans me trouver, parce qu'ils me nient, parce qu'ils m'espèrent, la seule pensée de Dieu ne cesse jamais de les occuper tout entiers. Je suis un Dieu caché. Dieu vit à jamais parce que les hommes doutent de Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 17/09/2013Ce qu'il y a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencements. L'enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves. L'existence est souvent terne. Naître est toujours un bonheur. Il y a dans tout début une surprise et une attente qui seront peut-être déçues mais qui donnent au temps qui passe sa couleur et sa Jean d' OrmessonAjoutée par Savinien le 17/09/2013Malgré ce que soutiennent les riches, l'argent suffit à faire le bonheur des pauvres; malgré ce que s'imaginent les pauvres, l'argent ne suffit pas à faire le bonheur des Jean d' OrmessonAjoutée par jlm le 13/05/2013De toutes les questions posées par la race meurtrière des biographes et des journalistes en quête, hélas toujours vaine, d'une originalité impossible, il en est une qui revient avec une régularité de métronome Qu'aviez-vous envie de faire plus tard quand vous étiez enfant? » Ce que je voulais faire? Je m'en souviens très clairement, avec une troublante précision. C'était rien. J'avais envie de vivre et qu'on me fichât la Jean d' OrmessonAjoutée par jlm le 03/01/2013
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage… Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront même éventuellement l’amour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’aurevoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous. Jean d’Ormesson crédit photo pixabay – capture
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage… Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront même éventuellement l’amour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.
"Jean d'Ormesson est un écrivain que l'on aime et il serait aventureux de réduire son public à une classe ou à une sociologie. Comme les grands auteurs,... Lire la suite 7,20 € Neuf En stock en ligne Livré chez vous à partir du 30 août "Jean d'Ormesson est un écrivain que l'on aime et il serait aventureux de réduire son public à une classe ou à une sociologie. Comme les grands auteurs, comme Le Figaro ou l'Académie, il fait partie d'un certain patrimoine français, celui de la tradition, de l'exigence, d'une élégance, pas seulement extérieure mais érigée au rang d'une esthétique ; il attire bien au-delà d'une communauté habituée à la belle langue, aux histoires heureuses, au respect d'une éthique qui interdit le déferlement des abysses de la psyché et des noirceurs de l'âme, il retient l'attention de bien des lecteurs, de bien des auditeurs pressés parce qu'il nous raconte toujours une histoire, il tient chronique à la manière des mémorialistes les plus avisés, et cette histoire, même si elle est filtrée par le prisme des lieux qui jalonnent son existence, c'est toujours aussi un peu la nôtre". Philippe Le Guillou. Date de parution 07/03/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-07-271974-5 EAN 9782072719745 Format Poche Présentation Broché Nb. de pages 144 pages Poids Kg Dimensions 10,8 cm × 17,8 cm × 1,1 cm UN HOMMAGE NON ACADEMIQUE RENDU PAR PHILIPPE LE GUILLOU ET ILLUSTRE PAR ERIC GIRIAT.
jean d ormesson le train de la vie